Bangladesh - H&M, Zara et C&A boycottent le sommet de l’industrie de l’habillement

Cinq enseignes majeures de l’habillement - H&M, Zara, C&A, Next et Tchibo – ont annoncé qu’elles ne participeront pas au Dhaka Apparel Summit, organisé par l’association des employeurs du Bangladesh, le BGMEA. Par ce boycott, les enseignes expriment leur désapprobation face à la vague de répression menée depuis deux mois par le gouvernement du Bangladesh et les propriétaires d'usines à l’encontre des travailleurs de l’habillement. Ces entreprises représentent des milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les fabricants de vêtements du Bangladesh.
Le Dhaka Apparel Summit, organisé ce samedi 25 Février 2017, représente la vitrine mondiale de l’industrie de l’habillement du Bangladesh. La Première Ministre du Bangladesh y est l'orateur principal. Outre les cinq marques précitées, Ethical Trading Initiative, une organisation multipartite qui représente de nombreuses marques et enseignes, refuse également de participer ; tout comme le seul conférencier émanant d’une organisation syndicale.
Ce boycott, sans précédent, de marques de vêtements et d’autres acteurs internationaux met le gouvernement du Bangladesh et le BGMEA dans l’embarras. Il démontre que la campagne internationale de pression #EveryDayCounts #WagesNotJail menée par achACT et son réseau international Clean Clothes Campaign et les Fédérations syndicales internationales commence à porter ses fruits. Signez et partagez la pétition!
Ce boycott souligne surtout une préoccupation internationale croissante face à la détérioration des droits et à la répression des travailleurs de l'industrie de l’habillement du Bangladesh.
Répression au Bangladesh : Rappel des faits
Suite à des manifestations non violentes menées en décembre par des travailleurs exigeant des salaires plus élevés, au moins 34 dirigeants syndicaux, organisateurs et travailleurs ont été arrêtés. Certains sont restés emprisonnés pendant plus de huit semaines, malgré l'absence de preuve d'actes répréhensibles. Aujourd’hui, grâce à la pression internationale, la plupart des détenus ont été relâchés sous caution. Par contre, ils continuent à faire face à des accusations criminelles pouvant entraîner de longues peines d'emprisonnement et doivent assister à des comparutions fréquentes, jusqu’à 9 fois par mois. Par ailleurs, plus de 1.500 travailleurs ont été licenciés abusivement. Enfin, récemment, la police a fermé plusieurs bureaux syndicaux.
Ceci amène Monsieur Ibrahim, un des dirigeants syndicaux arrêtés, à dénoncer « un effort concerté d'une partie de l'industrie et du gouvernement pour supprimer toute activité visant à permettre aux travailleurs de jouir de leurs droits ... Cela a un effet de dissuasion sur toutes les organisations. »
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