Cambodge : fin des poursuites contre six dirigeants syndicaux

06 Juin 2019 | liberté d'association
Cambodge : fin des poursuites contre six dirigeants syndicaux

Le 28 mai dernier, la Cour d’appel d’abandonner les charges qui pesaient sur les 6 leaders incriminés. Une bonne nouvelle et une victoire pour le droit d’association et de négociation collective fortement mis à mal au Cambodge.

Les faits dataient début 2014 : une violente répression s’était abattue sur les travailleurs et travailleuses de l’habillement qui manifestaient pour une augmentation des salaires et le droit à un salaire vital. Le bilan était lourd : 5 tués, 39 blessés par balle, 23 leaders arrêtés. achACT et plusieurs organisations membres s’étaient alors mobilisées au côté de la Confédération syndicale internationale devant l’ambassade du Cambodge à Bruxelles pour exiger leur libération.

Actions d’organisations et pression sur le gouvernement

6 leaders, relâchés sous caution, étaient poursuivis notamment pour acte de violence et dommage causé à des biens lors des manifestations de 2013-2014. Leur procès n’a eu lieu que très tardivement, en décembre 2018. Avec 95 autres organisations du Cambodge, achACT et son réseau international, la Clean Clothes Campaign, avaient dénoncés cette situation et demandé la fin de la criminalisation des militants syndicaux . Les 6 leaders ont pourtant été condamnés à une peine de prison avec sursis et une amende. Cela était clairement un signal destiné à les intimider et à les empêcher de manifester à l’avenir, sous peine de quoi ils risquaient de voir leur peine exécutée et de se voir finalement emprisonner.

Suite à un appel interjeté contre cette décision, la Cour d’appel a donc décidé, le 28 mai, dernier d’abandonner les charges qui pesaient sur les 6 leaders incriminés. L’action de nombreuses organisations et personnes, combinée à la pression politique sur le gouvernement du Cambodge – pour rappel, l’Europe est le principal marché d’exportation de l’industrie du vêtement du Cambodge -, a fait la différence dans ce cas. achACT continuera de suivre la situation de ce pays et de soutenir les travailleuses et travailleurs en lutte pour leurs droits dont celui à un salaire vital.