Vers un nouveau modèle économique

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Le modèle économique sur lequel l’industrie de l’habillement s’est construite est fondé sur l’exploitation, des humains et de la planète.

Pour être vraiment durable, une industrie doit: respecter les droits du travail, les droits humains, et l’environnement.

Sans justice sociale et économique pour les travailleur·euse·s de l’habillement, le concept même de modèle commercial durable pour la mode n’est rien d’autre qu’une imposture. Un modèle d’entreprise socialement juste et écologiquement durable est un modèle équitable et résilient face aux chocs et aux changements environnementaux.

Une transition juste qui tient compte non seulement de la justice climatique et écologique mais aussi de la justice pour les travailleur·euses, est nécessaire.

Liberté d'association

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Le droit des travailleuses et travailleurs de former des syndicats ou de s’y affilier librement, est un droit humain fondamental. Dans les négociations collectives, les syndicats doivent pouvoir négocier avec les employeurs au nom de leurs membres afin d’améliorer les salaires, la sécurité et la santé des travailleur·euse·s, et les relations de travail.

Dans les faits, ce droit est souvent bafoué, les travailleuses et travailleurs syndiqué·e·s subissent souvent des discriminations, de la répression parce qu’elles défendent leurs droits.

C’est un levier de pouvoir fondamental. Tous les travailleur·euse·s devraient avoir la possibilité, librement et sans crainte, d’exercer leur droit à la liberté d’association et de négociation collective.

Salaire vital

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Le salaire vital, ou salaire minimum vital, est un droit humain reconnu par les Nations Unies. C’est un salaire qui permet aux travailleur·euse·s de subvenir à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille.

Cela implique qu’en travaillant à temps plein, sans avoir recours à des heures supplémentaires ou à de multiples jobs, le salaire doit permettre de se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner, accéder à l’eau potable, à l’éducation, aux transports, et enfin à une petite épargne permettant entre autres de faire face aux dépenses imprévues.

Aujourd’hui, selon nos enquêtes, une très grande majorité des marques et enseignes de l’habillement sont incapables de prouver qu’elles paient un salaire vital aux travailleur·euses de leurs filières. Les entreprises en réfèrent souvent au salaire minimum légal en vigueur dans les pays de production qui sont souvent très insuffisants pour vivre dignement.

Cadres législatifs contraignants

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Les entreprises doivent, selon les Principe Directeurs des Nations Unis relatifs aux entreprises et au droits de l’Homme, respecter les droits humains, le droit du travail et l’environnement.

Tout au long de leurs chaînes de valeurs ainsi que pour les activités de leurs filiales, les entreprises doivent être tenues d’identifier les risques, de prévenir toute violation, d’apporter les réparations nécessaires en cas de violation et de rendre compte au public.

Plusieurs décennies d’initiatives volontaires ont démontré leur inefficacité en matière de respect des droits humains par les entreprises. Des cadres législatifs contraignants sont nécessaires aux niveaux national, européen et international.

Protection sociale

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Dans le contexte du travail et de l’emploi, l’accès d’un·e travailleur·euse·s aux droits du travail et à la protection sociale liée à l’emploi dépend généralement d’une série de « conditions d’éligibilité ». Le statut professionnel ou le statut de citoyen·ne·s par exemple. Même l’emplacement et la taille du lieu de travail peuvent faire la différence.

Les droits des travailleur·euse·s en matière d’emploi comprennent généralement des dispositions visant à limiter les possibilités de licenciement arbitraire et des droits tels que les congés payés, les pensions, les allocations de maternité et les indemnités de licenciement.

La protection sociale englobe les prestations de sécurité sociale, y compris les droits des travailleurs aux soins de santé et à la sécurité du revenu, notamment en cas de vieillesse, de chômage, de maladie, d’invalidité, d’accident du travail, de maternité ou de perte d’un revenu principal. Ces droits ne sont toutefois pas facilement ni universellement accessibles.

Santé et sécurité

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La sécurité et la santé des travailleurs désignent tous les risques pour le bien-être des travailleur·euse·s, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du lieu de travail immédiat, y compris le logement et le transport sur le lieu de travail, qui sont influencés par leurs conditions de travail:

Bâtiments dangereux, exposition à des produits chimiques dangereux, exposition au bruit et aux radiations non ionisantes, mouvements répétitifs liés à des facteurs de risque ergonomiques, heures supplémentaires obligatoires et objectifs de production intenses, violence et harcèlement sexistes (physiques, verbaux, sexuels et psychologiques), violence et harcèlement à l’encontre des travailleur·euses syndiqué·e·s, etc.  Le COVID-19 et autres pandémies de santé publique, exacerbent les risques au travail tels que le manque d’accès aux équipements de protection individuelle et l’incapacité d’observer la distanciation physique.

Des programmes efficaces de sécurité et de santé des travailleur·euse·s doivent être mis en place pour identifier, évaluer et corriger tout type de risques sur le lieu de travail. Cela n’est possible que si des travailleur·euse·s informé·e·s et habilité·e·s participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de ces programmes.