Ce 11 mai, adidas tient son Assemblée générale des investisseurs, haut lieu de décisions stratégiques pour l’entreprises allemande. Depuis la crise sanitaire Covid 19, les travailleuses et travailleurs des filières de confection d’adidas n’ont toujours pas reçu leurs salaires et indemnités de licenciement impayés. Quel rôle les investisseurs d’adidas peuvent jouer, ici en Belgique ?
En Belgique, le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) détient 7,62% des parts d’adidas. GBL est l’un des plus gros investisseurs de l’enseigne. D’autres investisseurs comme Capital Research & Management Co, Flossbach von Storch AG et Nassef Sawiris possèdent chacun plus de 3% des parts de l’enseigne allemande.
En 2022, adidas a reversé plus de 3,1 milliards d’euros à ses actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions. Le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) a reçu 38,5 millions d’euros de dividendes.
Dans le même temps, des travailleuses et travailleurs de la filière d’adidas attentent toujours leurs salaires et indemnités de licenciement impayés. Selon les estimations réalisées par l’ONG suisse Public Eye en 2021 dernier, dans huit usines de fournisseurs d’adidas au Cambodge, les travailleurs n’ont pas reçu l’équivalent de 11,7 millions de dollars pour les 14 premiers mois de la pandémie, soit 387 dollars par travailleur. Selon le Workers Rights Consortium, plus de 450 travailleur·euses de l’usine Hulu Garment qui produisait pour adidas attendent toujours plus d’un millions d’indemnités de licenciement impayées.
GBL dispose d’une politique environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) et l’opportunité mais surtout le devoir, de jouer un rôle moral déterminant en accord avec ses engagements éthiques et ceux d’adidas. Comme les autres actionnaires de l’entreprise tels que Capital Research & Management Co, Flossbach von Storch AG ou Nassef Sawiris, le Groupe Bruxelles Lambert a l’opportunité d’influencer adidas pour que les droits des travailleuses et travailleurs soient respectés.
Lors de l’assemblée générale annuelle de cette année, au cours de laquelle les actionnaires voteront sur la direction que prendra l’entreprise, nous demandons à adidas et à ses actionnaires de donner la parole aux travailleurs de l’habillement : les personnes qui réalisent leurs profits devraient avoir leur mot à dire sur l’avenir de cette entreprise.
Kong Athit, Président du syndicat Cambodgien nous a partagé les enjeux pour les travailleur·euses au Cambodge et l’urgence d’agir.
