Uniqlo doit réparer l’injustice de l'usine Jaba Garmindo

06 Mar 2020 | protection sociale
Uniqlo doit réparer l’injustice de l'usine Jaba Garmindo

Les filières de confection de vêtements emploient plus de 80% des femmes. Des femmes qui voient généralement leurs droits bafoués mais résistent en tentant de se défendre. En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, nous voulions attirer l’attention sur les travailleuses indonésienne de l’usine Jaba Garmindo ayant fabriqué des vêtements pour la marque japonaise Uniqlo.

Des salaires impayés depuis plus de 5 ans ! C’est ce que dénoncent 2 000 travailleur·euse·s en lutte ayant fabriqué des vêtements pour la marque japonaise Uniqlo. Dans le cadre des mobilisations en faveur des droits des femmes, ce 7 mars 2020 une manifestation à Londres à l’initiative de la Clean Clothes Campaign, le réseau international d’achACT, aura pour but d’interpeller l’enseigne Uniqlo en soutien aux 2 000 ancien·ne·s travailleur·euse·s de l’usine Jaba Garmindo en Indonésie.

Jaba Garmindo, 2 000 travailleur·euse·s oublié·e·s

Uniqlo était un acheteur important de l’usine. À la fin de l’année 2014 l’enseigne a retiré ses commandes, ce qui a conduit à la faillite de Jaba Garmindo en avril 2015. 4 000 travailleur·euse·s de l’industrie de l’habillement se sont retrouvé·e·s soudainement au chômage. Des salaires et des indemnités, y compris des indemnités de licenciement, ne leur ont jamais été reversés. Près de cinq ans plus tard, 2 000 personnes réclament toujours les 5,5 millions de dollars d’indemnités de licenciement qui leur sont dus en vertu de la loi indonésienne.

La majorité des travailleurs de Jaba Garmindo sont des femmes, et nombre d’entre elles se trouvent dans des situations désespérées, n’ayant pas pu trouver de nouveau travail, soit parce qu’elles sont considérées comme trop âgées pour un nouvel emploi après avoir travaillé chez Jaba Garmindo pendant des années, soit parce qu’elles sont blacklistées en raison de leur mobilisation pour défendre leurs droits.

Droits des travailleur·euse·s et responsabilité de filière

Uniqlo nie depuis lors toute responsabilité à l’égard de ces travailleur·euse·s et a refusé de s’engager de manière significative dans une médiation avec elles et eux. Paradoxalement, en 2019 Uniqlo se lançait dans un partenariat avec l’agence ONU Femmes en faveur de l’autonomisation des femmes.

« Si Uniqlo se soucie le moins du monde de l’émancipation des femmes, elle prendra immédiatement des mesures pour résoudre cette affaire et verser aux travailleurs ce qui leur est dû. Ces 2 000 travailleur·euse·s ne demandent pas la charité mais bien ce qu’ils et elles ont gagné en vertu de la loi, tout en fabriquant des vêtements pour Uniqlo. Nous demandons au PDG Tadashi Yanai de faire ce qu’il faut et de payer les 5,5 millions de dollars pour redonner un avenir à ces travailleur·euse·s », déclare Ilana Winterstein, responsable de la campagne d’appels urgents de la Clean Clothes Campaign, le réseau international d’achACT.

Uniqlo en Belgique et dans le monde

En 2020, Uniqlo ouvrira son 4ème magasin en Belgique, un magasin de 1300 m² situé à la Porte de Namur à Bruxelles. Uniqlo appartient à la société mère Fast Retailing dont le PDG, Tadashi Yanai, est l’homme le plus riche du Japon, sa fortune s’étend à 31,6 milliards de dollars. Yanai a des objectifs ambitieux pour la marque, qui compte actuellement plus de 2 000 magasins dans 24 pays et continue à se développer.

achACT soutient l’appel des 2 000 travailleur·euse·s de l’usine Jaba Garmindo vis-à-vis d’Uniqlo. Plus largement dans le cadre des mobilisations en faveur des droits des femmes, achACT soutient celles qui luttent quotidiennement pour un plus grand respect de leurs droits.