Une centaine de marques passées au crible

22 Sep 2020 | salaire vital | transparence
Une centaine de marques passées au crible

Le 2 juillet 2020, achACT et son réseau international la Clean Clothes Campaign ont lancé le Fashion Checker. Un portail en ligne en français qui met en lumière les pratiques commerciales de marques de vêtements et la pression exercée sur les salaires payés dans leurs filières de production.

À 93%, les marques interrogées sont incapables de prouver qu’un salaire vital est payé aux travailleuses et travailleurs des usines de confection dans lesquelles elles se fournissent.

En donnant accès à des données réelles issues des filières d’approvisionnement aux consommateurs.trice·s, aux travailleuses et travailleurs concerné.e.s ainsi qu’aux organisations de défense des droits des travailleurs.euse·s, nous entendons bien faire pression sur les plus grandes marques de mode du monde et sur les décideurs politiques pour qu’un salaire vital soit payés à celles et ceux qui fabriquent nos vêtements !

Covid-19 et conséquences

Une centaine de marques sont ainsi passées au crible comme par exemple Primark, Zalando, Adidas ou encore Hugo Boss ou C&A, des géants aux moins connues. Toutes sont appelées à changer leur pratiques et à respecter le droit fondamental des travailleurs.euse·s à être payé un salaire vital.

La crise du COVID-19 a mis à nu les inégalités dans le secteur du vêtement, les marques annulant les commandes et imposant des remises unilatérales aux fournisseurs, forçant les travailleurs.euse·s à la misère. Cette crise sanitaire brise les illusions soigneusement conçues d’une mode durable et éthique construites par les campagnes marketing des marques ces dernières années.

De plus en plus, les consommateurs.rice·s sont conscients des déséquilibres de pouvoir dans les filières d’approvisionnement qui maintiennent les travailleurs dans la pauvreté. Avec les fermetures d’usines et les licenciements massifs, l’argument en faveur d’un salaire vital n’a jamais été aussi fort.

Plus de transparence

L’industrie du vêtement emploie approximativement 60 millions de travailleurs.euse·s, parmi lesquels environ 80% sont des femmes. En plus de les maintenir dans un cycle de pauvreté, les bas salaires empêchent sévèrement les travailleurs.euse·s de lutter pour de meilleures conditions de travail, et maintiennent ainsi le statu quo.

Le Fashion Checker doit permettre de contribuer à plus de transparence sur les filières et mettre en lumière les bas salaires, les heures supplémentaires excessives et l’exploitation endémique dans le secteur, y compris la façon dont le genre et le statut migratoire se croisent avec les niveaux de rémunération et les conditions de travail.