Action Rue Neuve : Primark, Zara, H&M et C&A vont-elles prendre leurs responsabilités ou continuer à profiter des salaires de misère ?

17 Nov 2023 | salaire vital
Action Rue Neuve : Primark, Zara, H&M et C&A vont-elles prendre leurs responsabilités ou continuer à profiter des salaires de misère ?

Ce vendredi 17 novembre, accompagnés des militant·es de nos organisations syndicales membres, nous avons interpellé les enseignes Primark, Zara, H&M et C&A de la rue Neuve à Bruxelles. Lettre ouverte et boîtes vides, nous avons rappelé aux marques de vêtements l’échec de leurs promesses et exprimé notre soutien aux travailleuses et travailleurs de l’habillement du Bangladesh qui manifestent depuis des semaines pour un salaire décent. Au cours de ces manifestations, quatre travailleurs ont déjà été tués, des dizaines d’autres blessés et de nombreuses arrestations ont eu lieu.

>> Lire notre Lettre ouverte à Primark, Zara, H&M et C&A <<

La semaine dernière, le gouvernement du Bangladesh a annoncé une augmentation du salaire minimum des travailleur·euse de l’habillement à 12 500 takas (105 euros). Un nouveau salaire de misère sous le seuil de pauvreté, qui condamne les 4 millions de travailleur·euses du Bangladesh à des mesures extrêmes pour survivre au cours des cinq prochaines années : heures supplémentaires massives, emprunts, repas sautés, mise au travail des enfants. Depuis des mois, les syndicats indépendants du pays réclament une augmentation d’au moins 23 000 taka (190 euros), le strict minimum pour vivre dignement au Bangladesh selon plusieurs études.

Les promesses des marques sont-elles vides ?
De nombreuses marques telles que H&M, Zara, Primark et C&A ont inclus dans leur code de conduite des dispositions relatives au versement d’un salaire vital dans leurs filières d’approvisionnement. C’est ce que montre notre base de données Fashion Checker, qui compare les engagements des marques de vêtements à la réalité des usines de production. Les politiques d’achat des marques de vêtements sont directement liées aux salaires des travailleur·euses de l’habillement : si elles paient un prix dérisoire à leurs fournisseurs, il n’y a pas de place pour un salaire vital !

Les syndicats du Bangladesh se sont donc adressés à plus de 60 grandes marques qui s’approvisionnent au Bangladesh : « Nous demandons aux marques de s’exprimer publiquement à ce sujet, car elles ont le pouvoir de prendre des décisions qui ont une incidence directe sur les salaires des travailleurs. Nous savons que les décisions relatives aux augmentations de salaires sont étroitement liées aux prix que les acheteurs sont prêts à payer », déclarait Amirul Haque Amin, président de la Fédération nationale des travailleurs de l’habillement, en octobre dernier.

Presque toutes les marques ont manqué l’occasion de tenir leurs promesses. Leur soutien à la liberté syndicale dans les pays producteurs s’est également avéré être une promesse vide de sens, puisqu’à ce jour, aucune marque n’a condamné les violences commises à l’encontre des manifestants.