Accord Bangladesh : quelles marques s’engagent, quelles marques bloquent ?

04 Août 2021 | santé et sécurité
Accord Bangladesh : quelles marques s’engagent, quelles marques bloquent ?

À quelques semaines de l’expiration de l’Accord Bangladesh, prolongé in extremis fin mai dernier jusqu’au 31 août, et face à l’urgence d’obtenir un engagement clair des marques et enseignes de mode pour la sécurité des travailleur·euses de la confection de vêtements, achACT et son réseau international, la Clean Clothes Campaign, publient un « brand tracker » en ligne. D’une part sont recensées les marques de vêtements qui se positionnent en faveur d’un nouvel accord contraignant ambitieux sur la sécurité dans les usines et, d’autre part, celles qui font obstacle aux avancées en matière de sécurité des travailleur·euses.

BRAND TRACKER

Le brand tracker dénonce les grandes entreprises telles que H&M et Bestseller (Vero Moda) qui n’utilisent pas le pouvoir considérable qu’elles détiennent pour garantir et maintenir les avancées en matière de sécurité dans les usines de leurs filières d’approvisionnement.

Huit ans après avoir été lancé, l’Accord Bangladesh est de nouveau sur le point d’expirer. Les négociations entre les représentants des syndicats et des marques signataires de l’accord n’ont pas abouti avant la fin de l’accord juridique, au 31 mai dernier. Une prolongation de trois mois a été accordée à la dernière minute offrant un délai supplémentaire aux négociations en cours, mais quatre semaines avant la nouvelle échéance du 31 août, aucun nouvel accord n’est encore en vue.

Sollicitées par les organisations du réseau Clean Clothes Campaign, onze entreprises de l’habillement, dont ASOS, UNIQLO et Esprit, ont répondu qu’elles étaient impatientes de signer un nouvel accord juridiquement contraignant pour les entreprises individuelles, doté d’un mécanisme de surveillance indépendant et pouvant être étendu à d’autres pays.
Seules les marques qui ont accepté tous les éléments cruciaux pour un nouvel accord et qui ne sont pas en position directe de changer le cours des événements, sont identifiées du côté positif du tracker. Toutes les marques qui ont un pouvoir décisif et qui ne l’ont pas utilisé au cours des derniers mois pour s’assurer qu’un nouvel accord soit prêt à être signé, sont identifiées du côté négatif.

INTERPELLER LES MARQUES

Toutes ces entreprises ont un pouvoir considérable dans le processus, car elles possèdent plus de 75 fournisseurs au Bangladesh, qu’elles représentent directement d’autres marques à la table des négociations ou sont membres du comité directeur de l’Accord Bangladesh.
Dans leurs réponses, de nombreuses marques sont devenues plus franches sur la nécessité d’une responsabilité individuelle des marques et d’une surveillance, et la Clean Clothes Campaign accueille favorablement ces positions.
En revanche, les marques et enseignes n’ont pas réussi à se prononcer sur le caractère international d’un nouvel accord. Le réseau Clean Clothes Campaign estime que l’extension de ce modèle à d’autres pays est un élément indispensable pour un nouvel accord.