Suite à l’annonce du meurtre de Shahidul Islam, leader syndical de la Fédération des travailleurs de l’industrie et de l’habillement du Bangladesh, BGIWF, nous relayons et nous joignons à la Déclaration de solidarité de notre réseau international, la Clean Clothes Campaign
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Déclaration de solidarité : La Clean Clothes Campaign condamne le meurtre du syndicaliste Shahidul Islam
La Clean Clothes Campaign a appris l’horrible nouvelle du meurtre brutal de Shahidul Islam, un dirigeant syndical qui a été battu à mort le 25 juin pour son militantisme en faveur des droits des travailleur·euses à Tongi, Gazipur, au Bangladesh.
Représentant syndical de la Fédération des travailleurs de l’industrie et de l’habillement du Bangladesh (BGIWF) pendant 25 ans, il s’est battu pour les droits des travailleur·euses en tant qu’organisateur syndical et il est mort en luttant pour ses convictions. Nous souhaitons présenter nos sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à ses camarades en deuil.
Le gouvernement du Bangladesh doit immédiatement mener une enquête impartiale sur le meurtre de Shahidul Islam et prendre des mesures punitives à l’encontre des auteurs de cet horrible assassinat.
Shahidul, Président du comité de district de Gazipur de la BGIWF, et ses collègues ont été attaqués après avoir quitté une réunion avec la direction d’une usine de Prince Jacquard Sweaters Ltd en vue d’aider les travailleur·euses à percevoir les primes et les salaires qui leur sont dus. La direction de l’usine a refusé bien que le bureau du Commissaire Adjoint du district de Gazipur lui ait ordonné de payer les salaires des travailleur·euses.
Selon les données d’importation, T.K. Maxx, Tessival, Global Fashion Icon, N.E Brands LCC, Suzy’s Inc, RD Style et New Yorker semblent s’approvisionner auprès de Prince Jacquard Sweaters Ltd. Les États-Unis, le Canada, l’Italie, l’Espagne et le Danemark sont les principales zones d’exportation. La CCC recueille actuellement davantage de données sur les entreprises qui s’approvisionnent auprès de l’usine et mettra à jour cette liste.
Alors qu’ils quittaient la réunion, Shahidul et les autres représentants syndicaux ont été abordés par un groupe qui les a attaqués. Les agresseurs ont violemment frappé Shahidul à coups de poing et de pied, le laissant inconscient et gravement blessé. Il a été déclaré mort dans un hôpital voisin. Cette horrible violence représente une perte immense pour le mouvement syndical bangladais.
Les autres représentants ont reçu un traitement médical mais n’ont pas été admis à l’hôpital.
Kalpona Akter, Présidente de la BGIWF a déclaré : « Shahidul a mobilisé des milliers de travailleurs pour qu’ils adhèrent à des syndicats, leur donnant les moyens de devenir des leaders solides au niveau de l’usine. Tout au long de sa vie, il a aidé des milliers de travailleurs à percevoir des arriérés et des indemnités de licenciement injustement refusés par leurs employeurs. Ayant toujours à l’esprit les besoins des travailleurs, Shahidul et trois autres représentants des travailleurs se sont rencontrés le soir de sa mort pour discuter d’une résolution pacifique d’un conflit salarial et de la prime de la fête de l’Aïd-ul-Azha. Son destin résulte de la promotion du syndicalisme jaune par l’industrie pendant des années et de la négligence de la voix des travailleurs. Sa contribution au mouvement syndical a été remarquable et il nous manquera cruellement« .
Ce n’est pas la première fois que la BGIWF est victime d’une attaque aussi fatale. Il y a onze ans, en avril 2012, un autre dirigeant syndical, Aminul Islam, a été torturé et assassiné. Aminul était également un organisateur de la BGIWF, un acteur clé du mouvement national pour l’avancement des droits des travailleur·euses.
Les meurtres de ces syndicalistes illustrent les mesures extrêmes prises pour supprimer la liberté d’association au Bangladesh. Nous craignons qu’à l’instar du meurtre d’Aminul en 2012, celui de Shahidul Islam ne contribue à l’intimidation des travailleur·euses, rendant la tâche d’organisation collective encore plus difficile pour les dirigeants syndicaux. D’après de nombreux témoignages, les travailleur·euses du Bangladesh sont systématiquement réprimés par les employeurs qui utilisent des groupes criminels et des syndicats jaunes pour terroriser les travailleur·euses qui organisent des syndicats démocratiques indépendants.
Ineke Zeldenrust, coordinatrice internationale de Clean Clothes Campaign, a déclaré : « Le réseau Clean Clothes Campaign se joint à tous ceux qui pleurent la perte de Shahidul Islam. Nous sommes également solidaires de la BGIWF, de tous ceux et celles qui luttent pour exercer leur droit à la liberté d’association et des nombreux travailleur·euses et syndicalistes qui continuent à prendre des risques pour défendre les droits et la sécurité des travailleur·euses dans les usines du Bangladesh« .
Shahidul laisse derrière lui une femme atteinte d’un cancer et deux fils, et il était le seul soutien de sa famille. De plus, sa femme est une ancienne organisatrice qui lutte contre le cancer, ce qui ajoute à leur situation déjà difficile.
