Rana Plaza Never Again : hommage aux victimes et lancement de campagne sur le devoir de vigilance des entreprises

21 Avr 2022
Rana Plaza Never Again : hommage aux victimes et lancement de campagne sur le devoir de vigilance des entreprises

À quelques jours du 24 avril, les plateformes achACT, la Schone Kleren Campagne et les organisations syndicales et ONG de la coalition Corporate accountability se réunissaient autour d’une action de commémoration des victimes du Rana Plaza, d’interpellation de nos politiques et de lancement de la campagne Les droits humains n’ont pas de prix. Une fresque rappelait les vies volées ainsi que l’urgence d’agir, des bougies ont été allumées à la mémoire des victimes, des chants solidaires ont été entonnés par les participant·es.

9 ans après le drame du Rana Plaza, à Dhaka au Bangladesh, l’effroi suscité par l’effondrement de l’immeuble emportant les vies de 1134 travailleur·euses de la confection et en blessant près de 2500, marque encore les esprits. Derrière ce drame, c’est l’absence de responsabilité des marques et enseignes de l’habillement, et plus largement, des entreprises, qui choque massivement.

En Belgique et en Europe, des propositions sont sur la table pour légiférer précisément sur la responsabilité des entreprises à l’égard de leurs chaînes de valeur. Une avancée majeure, mais le processus, affaibli par l’action des lobbies, est terriblement ralenti et pourrait être vidé de son sens.

Au cours du premier semestre 2021, le réseau international Clean Clothes Campaign a recensé 47 incidents survenus dans le seul secteur de la confection de vêtements : 130 travailleur·euses sont mort·es et 194 ont été blessé·es dans des usines au Pakistan, en Inde, en Égypte, au Maroc, en Chine et au Cambodge. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. De nombreux incidents ne font jamais la une des journaux, la plupart des travailleur·euses dans les chaînes de valeur des entreprises restent invisibles alors qu’ils et elles fabriquent les produits que nous utilisons tous les jour. Nos vêtements, notre nourriture, nos téléphones portables, nos jouets, nos ordinateurs.

Pour les consommateur·trices aussi, il reste très difficile voire impossible de savoir où et dans quelles conditions les produits sont fabriqués. Et quand les informations sont rendues publiques par les entreprises, elles sont souvent incomplètes, quasi inaccessibles ou divulguées dans des formats si divers d’une entreprise à l’autre. Des cadres législatifs ambitieux doivent être mis en place au plus tôt pour leur fournir de réelles garanties et contraindre les entreprises à avancer concrètement dans la mise en œuvre de leur devoir de vigilance.
Les mesures volontaires n’ont pas conduit à une amélioration structurelle des conditions de travail dans les filières mondialisées. Assez de débats, assez de mots. Assez de vies gâchées.

Nous voulons une loi sur le devoir de vigilance, nous la voulons ambitieuse, nous la voulons maintenant !

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