Avancée majeure pour les travailleuses et travailleurs de la confection au Pakistan

14 Déc 2022 | santé et sécurité
Avancée majeure pour les travailleuses et travailleurs de la confection au Pakistan

Un Accord Pakistan sur la santé et la sécurité dans l’industrie textile et de l’habillement vient de voir le jour. C’est une avancée cruciale pour les conditions de travail de millions de travailleur·euses de la confection au Pakistan !

Ce nouvel accord s’inscrit dans la lignée de l’Accord Bangladesh, signé après l’effondrement de l’usine Rana Plaza le 24 avril 2013. Il s’agit d’un accord juridiquement contraignant sur la santé et la sécurité, passé entre les syndicats et les marques et enseigne de mode. Il a pour but de fournir des protections vitales pour les travailleur·euses de l’habillement et du textile du Pakistan.

L’Accord a transformé l’industrie de l’habillement au Bangladesh : plus de 1 600 usines employant 2,5 millions de travailleur·euses ont procédé à des rénovations critiques en matière de sécurité, sauvant ainsi d’innombrables vies.

En 2012 à Karachi, au Pakistan, le pire incendie de l’histoire de l’industrie mondiale de l’habillement faisait 250 mort·es. Comme au Bangladesh, les systèmes d’audit volontaires n’ont pas protégé les travailleurs au Pakistan, et les blessures et les décès dans les usines ont continué après le drame de 2012. Au moins 19 incidents induisant des décès et des blessures ont été comptabilisés qu’en 2022. Un tel Accord est essentiel et représente un levier crucial de mise en œuvre du devoir de vigilance des entreprises de l’habillement.

Pour Nasir Mansoor, secrétaire général de la National Trade Union Federation Pakistan qui a longtemps lutté aux côtés des familles et victime de l’incendie Ali Entreprises : « Après des années de lutte pour l’extension de l’Accord au Pakistan, nos travailleuses et travailleurs peuvent enfin être couvert·es par ses mécanismes de contrôle et de plainte. Si un nombre suffisant de marques signent, les travailleur·euses n’auront pas à craindre pour leur vie lorsqu’ils se rendent au travail et sauront à qui s’adresser lorsque leur usine n’est pas sûre. La force de l’accord réside dans le fait que les syndicats ont un pouvoir égal à celui des entreprises dans la prise de décision. »

L’Accord Pakistan fournit des mécanismes uniques de responsabilisation :
• Il est juridiquement contraignant pour les marques et enseignes de mode ;
• À l’issue d’inspections complètes de la santé et de la sécurité destinées à mettre en évidence les risques, il impose des plans de rénovation assortis de délais pour éliminer ces risques ;
• Il garantit que les fournisseurs disposent des ressources nécessaires pour payer les rénovations ;
• Il protégera tous les travailleur·euses tout au long de la filière d’approvisionnement des marques ;
• Il offre aux travailleur·euses un moyen confidentiel de faire part de leurs préoccupations urgentes en matière de santé et de sécurité et d’obtenir des mesures correctives rapides ; et
• Il permet de documenter ses performances à travers une transparence publique inédite.

L’Accord international pour la Santé et la Sécurité compte aujourd’hui 187 marques signataires, dont au moins la moitié s’approvisionnent au Pakistan, ce qui signifie que des centaines d’usines et de fabriques de tissus seront concernées par l’Accord une fois que les marques l’auront signé.

Après une décennie d’efforts en faveur de la sécurité des travailleurs de l’habillement au Pakistan, les syndicats pakistanais et les ONG témoins signataires de l’Accord international célébrent aujourd’hui l’annonce de ce nouvel accord.