IKEA, abonné absent de l'Accord 2018

31 Mai 2018 | santé et sécurité
IKEA, abonné absent de l'Accord 2018

Ce 1er juin, l’Accord 2018 entre en vigueur pour continuer à rendre plus sûres les usines de confection au Bangladesh. IKEA refuse d’y adhérer sous prétexte que son code de conduite suffit à garantir la sécurité des usines de ses fournisseurs. Une position qui n’est pas sans rappeler celle des marques de mode avant l’effondrement du Rana Plaza.

L’Accord 2018 poursuivra le travail bien entamé sous l’Accord 2013, créé peu après l’effondrement du Rana Plaza et qui consiste à inspecter les usines et surveiller les rénovations nécessaires.

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175 entreprises d’habillement et de textile de maison ont signé l’Accord 2018. Au total, il couvre 1300 usines et environ deux millions de travailleurs. Seul le feu vert du gouvernement du Bangladesh est attendu pour qu’il puisse effectivement entrer en vigueur ce 1er juin 2018. Si la plupart des principaux clients du Bangladesh, à savoir Primark, H&M, C&A, Carrefour ou Aldi a signé l’ACCORD 2018, certaines entreprises s’y refusent toujours, comme IKEA, Abercrombie & Fitch, The North Face, GAP ou Walmart. Ces entreprises peuvent encore adhérer à l’Accord 2018 après le début de son entrée en vigueur. Il n’est jamais trop tard pour commencer à protéger la vie des travailleurs.

En plus des usines d’habillement, l’Accord 2018 couvre également les usines de textile de maison et de tissus et accessoires, Suite à plusieurs contact avec la Clean Clothes Campaign (CCC), Kid Interiør et Princess Gruppen, deux enseignes d’ameublement et déco norvégiennes, ont signé l’Accord. Par contre, le géant mondial IKEA a refusé de le faire.

Pourquoi IKEA refuse de signer ?

L’enseigne suédoise estime que son code de conduite IWAY (pour IKEA Way), suffit pour assurer la sécurité des bâtiments des fournisseurs de l’entreprise. IKEA a tenté de rassurer en expliquant qu’il existe plusieurs façons d’atteindre l’objectif de la sécurité des usines.

L’histoire et l’expérience de ces dernières années ont pourtant démontré que seul l’Accord, signé et mis en œuvre avec les organisations syndicales et juridiquement contraignant, a réellement permis d’améliorer durablement la sécurité des bâtiments d’usines au Bangladesh. Tous les systèmes volontaires de responsabilité sociale, basés sur des codes de conduite et des audits sociaux ont échoué à prévenir et empêcher des catastrophes qui ont couté la vie à des milliers de femmes et d’hommes.

IWAY n’est pas différent des codes de conduite des autres entreprises. Par exemple, contrairement à l’Accord, il manque totalement de transparence et ne permet pas la participation des organisations syndicales locales. De plus, alors que l’Accord inspecte toutes les usines où les entreprises signataires s’approvisionnent, IKEA n’effectue ses audits que chez ses fournisseurs principaux.

IKEA prétend avoir cinq fournisseurs principaux au Bangladesh. Les recherches menées par la CCC indiquent qu’un seul de ces fournisseurs au Bangladesh est actuellement couvert par l’Accord via une entreprise signataire. Chez ce fournisseur, IKEA profite donc du travail conséquent mené par l’Accord et financé par les entreprises signataires. Dans le même temps, IKEA laisse les travailleurs de ses autres fournisseurs sans garantie que leur sécurité est assurée.